LES DROITS D'INFORMER MIS EN MAL AU SUD-KIVU: UNE RADIO COMMUNAUTAIRE INCENDIEE ET UN JOURNALISTE PASSE A TABAC, FIN 2020.



 Deux situations malheureuses ébranlent la presse dans la ville de Bukavu: Un journaliste a failli être tué par coups et blessures volontaires dans la ville de  Bukavu; et une chaîne de radio, dans le territoire de Kalehe, a été pillée et incendiée. Les deux situations ont lieu à la fin de l'année 2020.



La Radio communautaire Buzi-Bulenga en feu



La Radio communautaire Buzi-Bulenga située dans le groupement portant le même nom, en territoire de Kalehe, au Sud-kivu, n'existe presque plus. Elle a été pillée et ensuite incendiée par des hommes en armes, non autrement identifiés. La scène se déroule le jeudi 31 décembre pendant la tombée de la nuit. Le veilleur de la Radio Communautaire Buzi-Bulenga raconte qu'il a été surpris vers 19h30 par des hommes barbus, armés jusqu'aux dents qui ont fait irruption à la maison de la radio. Ils ne lui ont rien demandé. Mais dans sa surprise, il a recu une pluie de giffles. Il a alors été ligoté et écarté de son poste. Selon les témoignage de monsieur Pascal Cituli, le directeur de la Radio incendiée, les pillards sont entrés dans toutes les pièces de la maison de la radio, ramassant et emballant ce qu'ils pouvaient. Au sortir de la radio, ils  ont mis le feu sur tout ce qui n'était pas portable par eux.



Pour l'heure, la maison de la Radio Buzi-Bulenga ressemble à une masure. Tous les 8 journalistes de la radio sont présentement en débandade et craignent pour leur vie.



Ce qui insécurise les journalistes de Buzi-Bulenga



Selon les habitants de Buzi-Bulenga, il existe un groupe armé à Kagarama et Kibiro, des villages voisins de Buzi-Bulenga, qui s'est constitué en corps expéditionnaire pour traquer et insécuriser les habitants au compte d'un nouvel acquéreur dépossédé des plantations de Ngezayo, un riche planteur Celui-ci et son fils ont été violemment assassinés par des gens en uniforme des FARDC et qui jusque-là ne sont pas clairement identifiés. Alors, les journalistes de la radio communautaire Buzi-Bulenga se sentent insécurisés et craignent de connaître le sort de a famille Ngezayo, seulement parce qu'ils ont parlé de ce conflit lié aux plantations de Kalehe.



Un journaliste échappe à la mort dans la ville de Bukavu



De l'autre côté, c'est une fin d'année cauchemardesque  que le journaliste Willy Murhula de la Radio Eka-Fm a vécu en date du 30 décembre 2020, vers 21 heures, à Bukavu. Ce rédacteur en chef de la radio communautaire Eka, émettant à partir de la ville de Bukavu,  venait de son travail, lorsqu'il a été surpris par une bande de jeunes musclés et cagoulés sur le chemein de son domicile. Sans aucune sommation préalable, ils se sont rués sur lui et lui ont asséné des coups de points et de pieds. Chacun de ces malfrats frappaient à qui mieux mieux et n'importe où, sur le petit corps du journaliste allongé dans le petit défilé menant vers chez lui,sur la Place dite Feu Vert à Nguba. Les coups venaient sur ce dernier dans tous les sens. Le pauvre journaliste n'a pu se protéger que par ses pras le long du corps. Il criait et ses cris ont heureusement alerté tous les voisinages. ces derniers se sont mis à crier. Les agresseurs du jornaliste ont alors pris fuite, en proférant des phrases du type"Uko na bahati, weye journaliste...ulikuwa na kufa leo!" (Tu as de la chance, toi, journaliste...tu devrais mourir aujourd'hui!". Cest dans son sang qu'il fut plus tard ramassé par des voisins qui l'ont amené dans une institution sanitaire non loin de chez lui. Il avait été blessé au visage, à la main et à la jambe. Mais il a mal partout au corps.



Signalons que le journaliste Willy Murhula a perdu, dans son passage à tabac, un dictaphone de service et deux téléphones qui lui servaient dans la recherche, la récolte et le traitement de l'information.



Aussitôt informée de ces faits, l'Union Nationale de la Presse du Congo, section du Sud-Kivu, UNPC/Sud-Kivu,a condamné cet acte et a appelé les autorités policières et celles du service de renseignement de dénicher ces agresseurs, de les déférer devant la justice afin qu'ils dénoncent leur commanditaire, et de les condamner, s'il le faut, à la réparation des dommages causés sur les journalistes.



Darius KITOKA



 

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