I STAND WITH HER : L'ASSISTANCE AUX VICTIMES DES VIOLENCES SEXISTES, UNE CONTRIBUTION POUR QU'ELLES SE REMETTE DEBOUT



Ce message constitue un petit rapport de certaines situations dramatiques que auxquelles j'avais assisté.  Ces situations m'avaient touché du fond de mon coeur, et souvent j'avais tendance à verser des larmes, mais comme il fallait réconforter les personnes en détresse, je faisait des efforts surhumains en vue de me contenir, juste pour donner la force à mes soeurs affectées.



1. En 2005, pendant que j'exerçais une responsabilité au sein de notre communauté écclésiale de base (CEV) à la Paroisse Mater Dei de Muhungu où j'étais désignée vice-responsable du groupe des femmes, j'avais observé la présence d'une jeune femme agée de 28 ans. Celle-ci se couvrait régulièrement de son pagne depuis les épaules jusqu'aux bras. Jusque là, je ne savais pas qu'elle avait un problème. Un jour, au cours de la matinée, j'avais reçu la visite de trois autres femmes qui venaient  me faire le rapport sur le cas de cette dernière. En leur donna la parole, l'une d'elle rapporta que cette jeune femme revenait d'un village situé en territoire de Kalehe, dénommé Bunyakiri, Elle avait subit des violences atroces, de la part des force rwandaises dites Fdlr en 2002, ces forces du mal, sont entrés dans son village, ils avaient abattu son mari et ses deux enfants. Après, comme elle était entrain de courir pour aller se cacher, ils l'avait appréhendé, la violèrent, et, lui coupèrent ses deux mains. Après avoir réalisé ce forfait, ils s'en allèrent, laissant la femme qui gisait sur le sol, le corps presque inanimé. Au grand matin, rescapés de ce village allèrent partout, à la recherche des cadavres pourles enterrer. C'est alors qu'ils avaient découvert que la victime respiraient encore, en dépit de l'hémorragie qu'elle faisait suite à l'emputement  de ses deux mains. Ils l'amenèrent  au centre de santé où elle reçu les soins. Toutefois, les deux mains étaient coupées.  Après avoir subi ces atrocités, par la peur d'être tuée, elle se décida de venir rester à Bukavu. C'est dans ces conditions qu'elle vint dans notre communauté ecclésiale de base. Aussitôt arrivée, les autres femmes s mirent ensemble pour l'assister. Comme elle n'avait pas de logement, j'avais pris soin de parler au curé de notre Paroisse qui avait débloqué de l'argent pour la prise en charge de son loyer. Les autres femmes s'étaient constituée en groupes de 5 personnes pour aller chaque jour faire des travaux ménagers, y compris sa toilette quotidienne.



Quel rôle avais-je exercé dans ce dossier ?  Pour moi, l'élan de solidarité joué parles autres femmes dans notre CEV était important, mais cependant, j'avais réfléchi qu'il fallait l'assister durablement, c'est à dire, en lui procurant les prothèses qu'elle utiliseraient en lieu et place des mains. C'est alors qu'en cette période, à Bukavu, on venait d'accueillir une délégation de Pax Christi international qui venait enquêter sur les questions ayant trait à l'insécurité. Au niveau de la société civile, nous leur avions parlé de certains cas, dont parmi eux figurait celui de cette victime. Ensuite, je les avais contacté en privé pour leur montrer que cette jeune femme qui avait à sa charge 2 autres enfants en bas âge aurait besoin de quelque chose pour lui permettre de cuisiner ou de faire de petits travaux de ménage. Ces derniers me demandèrent de leur apporter un devis pour la fabrication des prothèses. Ayant contacté le centre pour handicapés de Bukavu, cela n'était pas possible, cela m'obligea de me rendre à GOMA dans la Province voisine du Nord-Kivu où les prothèses lui furent fabriquées. Je vins avec le reliquat de la somme mise à ma disposition pour le remettre au Curé de notre Paroisse . Celui-ci me demanda si nous pourrions remettre ceci à la victime. Sans tarder, je demanda au curé s'il pouvait ajouter quelque chose à ce reliquat pour que nous puissions payer une petite maison pour la victime; le curé fut convaincu de cette proposition, c'est ainsi que une maison fut achetée pour abriter la victime et sa famille.



MADELEINE BWENGE

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